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lundi 11 octobre

Cher journal,
C’est moi, 824 Audéfi-Solibio, enfin ce qu’il en reste après la chevauchée fantastique de la 1ère étape (et quelle étape !), je suis assez fier de nous sur ce coup car je ne m’en tire pas si mal comparé aux copains du port si j’en crois les bruits de ponton. Mais reprenons depuis le début :
Un bateau de 6,50m avec une abeille sur la tête, 
Ça n’existe pas, ça n’existe pas,
Un bateau portant des voiles dorées 
Toutes de vert et de noir floquées,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas,
Un bateau pensant tout haut et écrivant tout bas,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas,
Et… Pourquoi pas ?!!

POG a laissé traîner son carnet de bord sur le pont à notre arrivée aux Canaries, je m’en suis emparé. Maintenant fini le gribouillage, il devra s’occuper de moi. Et puis moi aussi, j’ai des choses à vous raconter.
Voilà des mois qu’on me bichonne, j’ai eu beaucoup de chance de naître avec une voile dorée dans la bouche. POG m’a consacré presque tout son temps (pardon Chloé), il n’a pas été le seul d’ailleurs, papa POG a lui aussi plaidé ma cause. À plusieurs reprises, l’équipe de Solibio m’a offert une séance de spa afin de tester leurs produits respectueux de l’environnement. Ça chatouille un peu la carenne mais je préfère ça au gommage que je dois subir lorsque ces maudites algues s’accrochent à mon ventre…
Puis, ce fut au tour d’Audéfi de débarquer. On comptait sur eux autant qu’eux sur nous, avec Pierre-Olivier ils ont parlé chiffres, des experts.
Avant notre départ Catherine à la demande surprise de POG m’a écrasé une bouteille de champagne sur le front, la cerise sur le bateau. Enfin qui aime bien châtie bien (c’est l’adage) alors elle doit m’adorer, la marraine !

Mais tout n’a pas été rose, il fallait avoir les nerfs solides. On a raté (appelons un mât un mât) notre départ, on était dans les derniers. Il a fallu s’atteler à remonter la flotte par plus de 20 nœuds. Virages à la corde on a cravaché dur sans jamais baisser les voiles, aussi déterminés l’un que l’autre (enfin, surtout moi car à ce moment là mon POG était malade, j’ai la coque solide moi). Chacun pour sa bôme. Point d’écoute entre nous. On était au taquet dans une mer houleuse à souhait.
Sautillant comme un shetland dans les Highlands Phileas POG passait de bâbord à tribord évitant la chute (il s’est bien cogné à un moment), aussi à l’aise qu’un foc (phoque ? J’ai un peu de mal avec votre manière d’orthographier certains mots mais vous devriez me comprendre) en baie de Somme. Ahhh de l’arrière, il fallait voir le tableau…

Très vite on s’est mis sur la même longueur d’onde, même dans les pires moments comme lorsqu’il m’a brusquement fait virer de bord vers Portosìn en Espagne afin de nous abriter de la tempête, nous étions une vingtaine. Un arrêt forcé qui a failli mal tourné car mon marin n’a pas supporté la nourriture de la marina. Au lieu d’une pizza c’est du ris (euh… vous dites riz je crois ?) qu’il aurait dû manger.
Bref, 48 heures après, le dimanche matin mon capitaine et moi étions de nouveau en course avec la ferme intention de remonter au classement, mille sabords. Il a voulu passer à l’ouest, s’éloigner de la côte absolument, une option qui aurait pu s’avérer payante mais qui n’a pas marché. On y a laissé quelques plumes (petits bobos – allô maman ? Mais non POG, tu regardes dans la trousse de ton frère il a tout prévu – de petits dégâts matériels réparables durant notre escale à Santa Cruz : quelques broutilles à l’arrière de ma coque et une poignée d’écrous dévissés…) et un peu de temps mais on peut être super fiers de nous : arrivée à Santa Cruz de La Palma le samedi 9 octobre à 19h06 après 12 jours 30 minutes et 50 secondes de traversée.
Une odyssée riche d’enseignements.

Et ce volcan qui gronde, qui nous gronde… Pour l’heure après 12 jours de lingettes bébé en guise de toilette, on aspire plus à une bonne douche qu’à un transat aussi mini soit-il.
C’est vrai quoi quand est-ce qu’on se lave ??!
Le Cumbre Vieja m’aveugle déjà de sa fine poussière noire qui s’infiltre partout, POG va devoir me protéger. 
POG ?! Mais où est-il passé ? Ça y est il a retrouvé ses copains skippers, ils ont filé à la villa en faisant des plans pour la semaine. Un guide des Canaries a jailli d’un de ses sacs comme la lave dans la mer, je vais me rincer l’œil…dans tous les sens du terme !

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