You are currently viewing JB POG par 824 – 1 semaine après notre arrivée

Samedi 16 octobre 

Alors que POG rêve d’un maxi transat moi, le mini, je ne pensais pas avoir à faire face à un autre volcan que Pierre-Olivier. Avec lui, j’étais certain d’avoir atteint les sommets tant cet être-là concentre à lui seul une énergie comparable à la plus longue chaîne volcanique continentale découverte en Australie. Oui mais ça c’était AVANT. Avant d’avoir posé ma coque à Santa Cruz de la Palma, avant d’avoir côtoyé le monstre sacré (devrais-je dire le sacré monstre ?) Cumbre Vieja. Malgré mes yeux irrités par les fines particules amenées par le vent (j’ai lancé un appel sur Facebout si quelqu’un a un filtre je suis preneur), j’ai malgré tout réussi à lire entre les lignes du guide pour obtenir des infos sur le ‘vieux sommet’ (traduction littérale de son nom) et surtout à écouter ce qui se dit sur les pontons.

Un dragon de 125 000 ans, haut de 1949 mètres qui en impose en crachant du feu depuis le 19 septembre dernier, date à laquelle l’animal est entré en éruption. 
Un dragon dont la bouche éruptive ne cesse de s’ouvrir depuis un mois pour vociférer dans une langue incompréhensible, le gosier incandescent obstinément il gronde, jour et nuit il rugit dans un incessant et fascinant brouhaha, extraordinairement effrayant.
On connaissait la Mère Denis pour ses exploits de lavages, nous voilà bouche baie face à une mer de lave qui nous sert de nid.

Bien que les abeilles me tiennent à cœur, je ne m’attarderai pas sur cet essaim sismique dont l’île à fait l’expérience mi-septembre, traduisant l’intrusion de magma dans le volcan. Un phénomène qui ne devait pas engendrer d’activité volcanique à coup sûr. Bah mon œil ! 
Quatre semaines plus tard, 736 hectares ravagés, des dégâts considérables et une pluie de cendres s’infiltrant partout dans nos mini corps (aériens, winchs, électronique, pont…) dès que la marina de Santa Cruz se trouve sous le vent.
C’est crave* Docteur ?
(* crave à bec rouge – Pyrrhocorax pyrrhocorax : oiseau appartenant à l’espèce des corvidés et présent sur l’île).

Alors, comment ça vole ? Ou plus exactement comment ça marche ? D’un point de vue chimique (on n’est pas sponsorisé par Solibio pour rien, Odile et Jean-Loup Bernard on vous salue) :
La lave (1050 degrés C.) sort des fissures éruptives elle se refroidit légèrement durant son trajet (1000 degrés) et entre brutalement en contact avec la mer (eau salée entre 20 et 25 degrés + sulfates + fluor + iode + carbonates) provoquant une explosion phréatique.

Les liaisons chimiques des molécules d’eau (hydrogène et oxygène) sont cassées, l’atome d’hydrogène se lie au chlore présent dans l’eau de mer salée formant ainsi de l’acide chlorhydrique qui se retrouve dans l’air.
Un brouillard se forme avec panache (c’est le cas de le dire puisque c’est son nom) aussi appelé ‘laze’ (contraction de lave et haze qui signifie brouillard).

Voili-voilou,
Vous savez tout. Pendant ce temps, Pierre-Olivier est allé chez le coiffeur (attendrait-il de la visite ?), l’interview c’est fait… moi, je peux aller me brosser et surtout mettre des allumettes dans mes mirettes.
À très vite, comptez sur moi pour renaître de mes cendres…

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